ANR AGAFON

Champs de jauge artificiels pour atomes neutres


Partenaires

Laboratoire Kastler Brossel

Laboratoire Pierre Aigrain

Projet


Le projet Agafon est un projet de recherche fondamentale,  théorique et expérimentale, coordonné par Jean Dalibard (Collège de France et Laboratoire Kastler Brossel). Il associe Nicolas Regnault (Laboratoire Pierre Aigrain), ainsi que Jérôme Beugnon et Sylvain Nascimbene (Laboratoire Kastler Brossel). Cinq étudiants en thèse et deux postdocs ont également contribué à cette recherche. Le projet a commencé en octobre 2012 et a duré 36 mois.

Les gaz d’atomes refroidis sous le microkelvin :
un simulateur des systèmes quantiques en interaction, de la matière condensée à l’astrophysique

Les progrès remarquables dans la production de gaz d’atomes ultra-froids ont ouvert un nouveau champ de recherche, à l’interface entre la physique atomique et la physique statistique. On dispose désormais de multiples outils pour contrôler l’état d’équilibre de ces gaz ainsi que leur dynamique : on peut travailler avec des isotopes bosoniques ou fermioniques ; la mise en forme des faisceaux lumineux confinant le gaz permet de fabriquer des potentiels variés (harmoniques, périodiques, uniformes, voire même désordonnés) ; on peut dans certains cas varier la force des interactions grâce à des résonances de diffusion. Cette grande flexibilité permet d’envisager l’utilisation de ces gaz comme des simulateurs d’autres systèmes quantiques en interaction encore mal compris, comme le fluide d’électrons d’un matériau supraconducteur ou l’assemblée de neutrons présents dans une étoile en fin de vie. L’enjeu de ce projet a été d’explorer ce concept de simulateur quantique, en s’intéressant tout particulièrement aux effets magnétiques. Il s’agit d’une question non triviale puisque les atomes étant neutres, le magnétisme ordinaire est absent et il faut donc générer un magnétisme artificiel.


Gaz d’atomes froids à deux dimensions et magnétisme artificiel :
de l’observation de défauts topologiques à l’effet Hall quantique

Nous avons développé dans ce projet plusieurs volets allant de l’analyse théorique du magnétisme artificiel à l’expérimentation sur des gaz d’atomes refroidis, en passant par des calculs numériques intensifs.  Sur le plan expérimental, le principal verrou que nous avons dû surmonter a été la réalisation de gaz d’atomes bidimensionnels et uniformes, analogues des gaz d’électrons donnant naissance à l’effet Hall quantique. Une fois ces gaz obtenus, nous avons réussi, grâce à une imagerie à haute résolution, à y observer des vortex similaires à ceux apparaissant dans les matériaux supraconducteurs. Sur le plan théorique, un effort particulier a été porté sur la notion de « réseau de flux » ; il s’agit de concevoir une onde lumineuse stationnaire dans laquelle les atomes se déplacent, telle que les bandes d’énergie caractérisant le mouvement atomique ont une topologie similaire à celle des niveaux de Landau pour un électron dans un champ magnétique. Nous avons également exploré une autre méthode de manipulation de particules, apparue récemment dans le contexte des atomes froids et tirant parti d’une modulation temporelle de l’hamiltonien décrivant le mouvement des particules.



Pour en savoir plus


Publications liées au projet


Ce projet a donné lieu à 16 publications dans des revues à comité de lecture : 5 Physical Review Letters, 1 PNAS, 1 Nature Communications, 1 Physical Review A, 7 Physical Review B, 1 Physical Review X.