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Inventaire pour Elizabeth FABRÉ veuve de Philippe DEBRUS de la Villedieu (Tarn, 1774)

(AD81 / B831, justice d'Arifat)

Un grand merci à Philippe Corbière qui a déniché cet acte.



08.07.1774

L'an mil sept cens soixante quatorze et le huitiesme jour du mois de juillet à six heures du matin, dans le lieu de la Villedieu, et maison des héritiers ou succédans de Philippe DEBRUS, forgeron, marquizat d'Arifat au diocèse de castres, devant nous Jean BELOT, avocat au parlement, juge ordinaire du présent marquizat, ... sous nous le Sr Jean COMBES notre greffier ordinaire duement assermenté, a comparu Jean Baptiste BARTHE, avocat à notre siège, présent et assisté d'Elizabeth FABRÉ, veuve dudit Philippe DEBRUS, mère tutrice de Jean et Jacques DEBRUS ses deux enfans pupilles, ayant encore la présence et assistance de Jean Pierre, Philippe et Elisabeth DEBRUS, frères et soeurs, enfans dudit feu Philippe DEBRUS quy nous a dit que ledit feu Philippe DEBRUS seroit décédé ab intestat le vingt deuxième may dernier, ayant laissé à luy survivans et pour luy succéder lesdits Jean Pierre, Philippe, Jean, Jacques et Elizabeth DEBRUS ses cinq enfans et de ladite FABRÉ son épouse, et attendu que lesdits Jean et Jacques DEBRUS se trouvent en pupillarité, qu'il importe à ladite FABRÉ, en qualité de tutrice de sesdits deux enfans, de faire procéder à l'invantaire et description des meubles et effets, titres et documens délaissés par ledit feu DEBRUS son mary, et attendu qu'il ... icy présents lesdits Jean Pierre, Philippe et Elizabeth DEBRUS, il nous a requierts de, au nom de ladit FABRÉ, procéder tout présentement audit invantaire, offrant de nous exhiber tout ce quy a été délaissé par ledit DEBRUS, et qui doit être inventorié, nousdit, juge, ayant égard aux diverses réquisitions dudit BARTHE pour ladite FABRÉ sa partie, demeurant la présence desdit Jean Pierre, Philippe et Elizabeth DEBRUS, avoir offert de tout présentement procéder à l'invantaire et description des meubles et effets, titres et documens, requis auquel avons procédé comme s'ensuit.

Premièrement, étant à la chambre du premier étage de la maison dudit DEBRUS, y avons trouvé :

six vieilles chaises garnies de paille sans menuiserie,
une petite table enpliant? bois de chêne,
un tour à filer avec son fuseau,
une paire chenets,
une pele,
et deux crémalières le tout fer du poids de vingt une livre,
un pot festine avec son ance et couverts fer pezant en tout vingt livres,
une chaudière et trois petits chauderons le tout cuivre? avec leurs ances fer pezant en tout vingt neuf livres un quart,
un grand poilon cuivre pezant avec sa queue une livre et demy,
plus deux cuillères fer à pots,
trois petites casses (sic) léton avec leur queue,
une grande cuillière fer,
douse petites cuillières étain,
deux grands plats,
trois dousaines petites assiettes terre,
quatre pots terre,
deux cruches et deux c..trits le tout terre,
deux couverts fer à pot,
deux poelles à frire presque neuves du poids de neuf livres,
une crémalière fer,
deux lampes léton avec leur queue fer,
un vieux bassinoir pezant avec sa queue quatre livres,
trois grands paniers ozier,
une mayte [occitan "mastra" = pétrin] à pétrir pain,
un racloir fer pour ladite maite,
un tamis à passer farine,
dix paillasses uzées,
quatre sacs toile commune,
deux cribles,
un petit miroir quadre bois,

un lict composé de :

son chalit sans nulle menuiserie,
garni d'une coette et cuissin toille remplie de boffe,
de deux linseuls,
d'une couverte de sargue grise,
et entouré de deux vieux linceuls,

plus un petit lict à tomberau composé de :

son chalit bois chêne,
couvert d'un linseul toile,
garni d'une paillasse,
d'une coette,
et cuissin rempli de boffe,
de deux linseuls et d'une vielle couverte à pièces rapportées,

plus un troisiesme lict composé de :

son chalict et sereuil(?) bois chêne,
et garny d'une coette et cuissin garni de boffe,
de deux linceuls et d'une vieille couverte laine,
et entouré de deux linceuls toile,

plus un cabinet bon service(?) à quatre ouvrans et fermé à deux clefs, le haut duquel ayant été ouvert y avons trouvé :

quatre vieux linceuls,
quatre nappes toille grossière,
les chemises et habits du défunt, on a dit être inutile d'inventorier le tout étant nécéssaire pour l'entretien desdits enfans,

et le bas dudit cabinet ayant été ouvert, y avons trouvé :

trois bouteilles,
deux phioles,
un huillier,
huit gobelets le tout verre,
un huillier fer blanc,
deux cruchets à tenir huile,
deux grandes poteries avec graisse et métode dedans,
et environ la moitié d'un cochon salé qui sert et doit servir pour la dépense journalière,

plus un coffre en bois serisier que ladite FABRÉ a dit luy appartenir lequel ouvert y avons trouvé environ quatre mesures avoine,

plus un cabinet en deshabiloir bois serisier à deux ouvrans et deux tirois, fermé à deux clefs que ladite FABRÉ a dit luy appartenir, le bas duquel ayant été ouvert y avons trouvé le linge et robbes appartenant à ladite FABRÉ, un desdits tirois y avons trouvé quelques petites pièces de toile, et l'autre tiroir ayant été ouvert y avons trouvé une tabatière, un vieux couteau et les papiers suivants :

expédié d'acte de change d'une maison passé entre le Sr Jean Pierre BAUX devant Me ROSSIGNOL notaire le 07.01.1761 n°1,
l'expédié du contrat de mariage dudit feu DEBRUS et de ladit FABRÉ devant Me RODIERE notaire le 08.05.1736 [erreur pour 1746] n°2,
plus expédié de quittance de la somme de quatre vingt dix neuf livres consentie par Pierre RAISSIGUIER au profit dudit Philippe DEBRUS devant Me RODIERE notaire le 08.09.1760 n°3,
expédié d'acte de vente d'une maison et autres biens pour la somme de deux cens soixante livres passé entre Antoine CHAMAYOU et ledit feu DEBRUS devant Me RODIERE notaire le 04.04.1763 n°4,
plus un reçeu de la somme de quarante huit livres pour avance des réparations à faire aux églises dudit marquizat par Barthélémy BARTHE consul au profit dudit DEBRUS en fatte de 01.12.1771 n°5,

plus avons trouvé un dressoir bois serisier à deux ouvrans et deux tirois fermant à deux clefs au bas duquel avons trouvé les habits et hardes de sa famille, dans un desdits tirois n'y avons rien trouvé quy mérite d'être invantorié, et l'autre étoit fermé à clef par ledit Jean Pierre DEBRUS,

plus un autre dressoir bois serisier à deux ouvrans fermant à une seule clef dans lequel y avons trouvé :

douse petites assiettes terre,
deux plats terre,
une poivrière fer blanc,
une salière étain,
une petite salière bois,

et n'ayant plus rien trouvé dans ladit chambre serions dessendus dans le bas de ladite maison y avons trouvé quatre grande caisses à tenir blé dans trois desquelles n'y avons rien trouvé, et dans la quatrième y avons trouvé sept setiers deux mesures seigle mesure de Réalmont,

plus un coffre fermant à clé lequel ouvert n'y avons trouvé que des cornes de moutons servant à faire de manches de couteau,

plus les outils pour la boutique de forgeron consistant :

en deux grands bufets(?) sive (scie?) boulzes fort uzés et presque hors de service,
en un enclume avec son banc du poids de cent six livres,
une clavière du poids de six livres,
deux estocs du poids de quatre vingt six livres,
huit marteaux du poids de quarante une livre,
cinq tenailles,
deux petites clavières,
une paire tenailles à tirer clous,
et plusieurs autres pièces de fer pezant en tout trente trois livres et demy,
deux petits coffres à tenir clous,
une meule à éguiser avec son banc et garnitures en fer de trois pans de diamètre,
plus un sceau bois à deux cercles et avec son ance fer,
huit limes uzées,
un hoyau et une bêche,
deux faucilles à couper blé,
un tablier de cuir de mouton uzé,
une petite scie,
deux romaines une pezant cent cinq livres et l'autre quarante livres,
plus quatre quinteaux fer,
plus une hache,

et n'ayant plus rien trouvé dans le bas de ladite maison propre à inventorier, nous aurions été conduit dans une tête à cochons lequel ouvert y aurions trouvé un cochon que nous avons estimé être de valeur de la somme de vingt cinq livres,

étant revenus dans la chambre haute de ladite maison nous aurions interpellé ladite FABRÉ et ledit Jean Pierre DEBRUS s'ils savent d'autres effets autres que ceux cy dessus invantoriés de nous les déclarer, et à l'instant ladite FABRÉ nous a déclaré que lors du décès de son mary, elle trouva dans le tiroir que son feu mary fermoit dix huit livres en trois écus de six livres, qu’elle a dit avoir employés aux honneurs funèbres de sondit mary ou a l'achat de certaines choses nécessaires à sa famille, qu’elle a été même obligée d'emprunter pour subvenir à ses autres nécessités, et déclaré avoir éré oublié une mesure à tenir blé, et un marteau tenailles et butteban, et déclarant ne savoir autres effets à invantorier.

Ledit BARTHE faisant comme dessus demeurant les déclarations desdits FABRÉ et DEBRUS, et leur déclaration comme le contenu au présent invantaire est de valeur de la somme cinq cent quatre vingt dix huit livres, requiert qu'il nous plaise déclarer le présent invantaire pour arretté clos et finy, et du tout acte pour valoir et servir comme elle avisera.

Nousdit, juge, avant d'avoir égard auxdites réquisitions, ordonnons que ladite FABRÉ et ledit Jean Pierre DEBRUS affirmeront devant nous par seremant qu'ils ne savent ny ne connoissent d'autres effets que ceux cy dessus inventoriés. Et à l'instant, ladite FABRÉ et DEBRUS, de notre mandement, leurs mains séparément mises sur les saintes évangiles en nos mains, ont déclaré qu'il peut être à la présente succession par plusieurs et différends particuliers, la somme de quatre vingt quinze livres et qu'ils savent détiennent ny ne sachent de détenir par dol fraude ny autrement, aucuns autres meubles et effets que ceux cy dessus inventoriés, offrant au cas ils viendroient à découvrir d'autres effets de les déclarer pour être annexés au présent,

moyenant quoy, nousdit, juge, déclarons le présent invantaire pour arretté, clos et finy et du tout avons octroyé acte audit BARTHE pour valoir et servir à sadite partie ainsy qu'elle avisera, et avons laissé lesdits meubles et effets au pouvoir et garde de ladite FABRÉ et DEBRUS quy s'en sont chargés volontairement pour les représenter quand ils en seront requis, et nous nous sommes signé au bas de chaque page du présent invantaire, et icy avec ledit Sr BARTHE avocat requérant, et notre greffier, ladite FABRÉ ledit Jean Pierre, Philippe et Elizabeth ont déclaré ne savoir de ce requis.

Fait, clos, et arretté le susdit jour et an que dessus.

signatures :

Belot juge
JBBarthe adt reqt
JCombes greffier

Controlé à la Bessonnié le 14 juillet 1774, reçeu qautre livres quatre sols insinué ledit jour receu pour le droit d'insinuation et sur le registre des insinuations layques quatre livres quatre sols.

Taxé pour le présent invantaire douse livres, moytié moins pour notre greffier.


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